Jordan Valley Solidarity mène actuellement un projet agricole de grande envergure avec les familles de Fasayel : la réhabilitation des terres agricoles, en friche depuis des années, désertifiées à cause des restrictions d’eau effectuées par Israël dans la région.  

 

Il y a quelques dizaines d’années, le village de Fasayel possédait un puits et ses terres étaient verdoyantes et prospères. Les familles de Palestiniens y faisaient pousser bananes, citrons, raisins et dates. 

 

Tout cela a radicalement changé lorsque Israël a occupé la Cisjordanie, à partir de 1967. Les Israéliens ont creusé trois puits à proximité de celui de Fasayel, et ont imposé des lois restreignant la profondeur des puits palestiniens à quelques dizaines de mètres. L’accès à l’eau devenant de plus en plus difficile, les vergers et les vignobles ont dépéri, et les populations palestiniennes de la vallée ont été contraintes de modifier leurs modes de vie. Ceux qui ont pu le faire sont devenus éleveurs, mais une grande majorité de famille n’ont eu d’autre choix que de travailler dans les colonies israéliennes illégales implantées dans la vallée. 

 

En 2007, les choses ont commencé à changer lorsque la communauté s’est associée avec Jordan Valley Solidarity et des activistes internationaux pour construire une école à Fasayel al Foqa. Ce projet ayant été un succès, il fut suivi par la construction d’une clinique et de plus de cinquante maisons en briques de terre séchée. Récemment, nous avons raccordé le village au réseau électrique et aux conduites d’eau, mais l’approvisionnement est toujours extrêmement restreint par l’occupation. 

 

Au début de l’année 2014, nous avons obtenu la permission de creuser un nouveau puits dans le village, ce qui rend aujourd’hui possible la réhabilitation des terres agricoles traditionnelles de Fasayel. 

 

Huit familles du village se sont assemblées pour créer une coopérative agricole, dans le but de recommencer la culture des terres, avec le soutien du projet mené par Jordan Valley Solidarity en partenariat avec Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN), Center for Freedom and Justice (C4J), Association France-Palestine Solidarité (AFPS), Comité Palestine Israël Méditerranée et Pays de Châteaubriant. 

 

Ce projet est essentiel, à la fois pour les habitants de Fasayel, mais aussi pour toutes les communautés palestiniennes de la vallée du Jourdain. Les colons israéliens de Tomer veulent récupérer les terres de Fasayel pour les cultiver. Ils ont déjà confisqué toutes les terres situées entre la route 90 et la frontière avec la Jordanie, qui appartenaient au familles de Fasayel. 

 

En s’associant pour améliorer ensemble leur niveau de vie, les familles de Fasayel renforcent la motivation des communautés pour résister à l’occupation. Certaines familles ont eu le courage de reconstruire leur maison à Fasayel al Foqa, par exemple. 

 

Notre campagne à Fasayel est un réel succès sur le long terme, mais beaucoup reste à faire pour résoudre tous les problèmes auxquels les habitants du village doivent faire face chaque jour. 

 

Nous souhaitons inviter les activistes internationaux à se joindre à nous pour participer au projet, et être volontaires aux côtés des habitants de Fasayel. 

 

Ce que vous pouvez faire : 

 

 

  • Nous rendre visite à Fasayel, rencontrer les familles de la coopérative agricole, et informer à l’extérieur sur leur projet
  • Venir pour une période plus longue, et participer volontairement au travail dans la coopérative agricole
  • Venir en tant qu’observateur des droits de l’homme, pour produire des rapports sur les atteintes et exactions qui ont lieu chaque jour dans le cadre de la politique de nettoyage ethnique menée par l’occupation israélienne envers les communautés palestiniennes de la vallée du Jourdain
  • Être volontaire avec JVS pour soutenir d’autres communautés de la vallée du Jourdain au travers de nos autres projets
  • Faire une donation à Jordan Valley Solidarity pour soutenir nos projets auprès des communautés locales
  • Rejoindre la campagne pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions envers Israël 

Ci-dessous, les détails de notre projet de réhabilitation des terres agricoles de Fasayel: 

 

 

Contexte et pertinence du projet 

 

A. Fasayel : situation et histoire 

 

Fasayel est un village d’agriculteurs et d’éleveurs palestiniens, installés ici depuis les années 1920. Le village se situe dans le gouvernorat de Jéricho, au sud de la vallée du Jourdain, et sa plus ancienne maison du village a quatre-vingts ans. 

 

Le village est très étendu, sur 240 hectares. Il se divise en trois parties : Fasayel el Tahta, Fasayel el Wosta, Fasayel el Foqa. Autrefois, beaucoup de familles vivaient ici, elles cultivaient des bananes, des citrons, du raisin, des dattes… Elles possédaient un puits pour l’eau, construit avant 1967 avec un permis jordanien. Tout le village était verdoyant. 

 

Puis les Israéliens à partir de 1967 ont occupé la vallée du Jourdain, et ont construit trois puits dans le village. Ils ont interdit aux Palestiniens de creuser à plus de cent-cinquante mètres de profondeur, et ont creusé juste à côté jusqu’à 800 mètres. De ce fait, le puits palestinien s’est trouvé asséché, et très vite la terre n’a plus été cultivable. Plus de cents familles ont donc quitté le village pour aller trouver du travail à Jéricho, Tubas ou Naplouse.

 

 

 

B. Situation actuelle 

 

Depuis les accords d’Oslo, Fasayel est divisé en trois parties. Fasayel el Tahta est une zone B, sous contrôle mixte israélien et palestinien. Les maisons sont construites en matériaux solides, et il y a une école et une épicerie. Mais ce n’est qu’une petite partie du village. Fasayel el Wosta et Fasayel el Foqa sont en zone C, sous contrôle militaire et civil israélien. De ce fait, la situation y est plus compliquée. Six maisons sont menacées de démolition à Fasayel el  Foqa. Fasayel el Wosta est la partie du village qui vit dans les conditions les plus difficiles  : il y a dix ans, les Israéliens ont détruit toutes les maisons, trois fois dans le même mois. Quelques familles sont restées malgré tout, et vivent aujourd’hui dans des tentes ou baraques en tôle. Toutes ces habitations temporaires ont également reçu un ordre de démolition de la part des Israéliens, qui peuvent arriver à tout moment. Trois ont été démolies en avril 2014.  Cette situation extrêmement angoissante entraîne de nombreux troubles psychologiques chez les habitants, notamment les enfants et les femmes. Fasayel el Wosta est la cible principale des Israéliens car les colons de Tomer souhaitent récupérer cette terre pour la cultiver. Ils ont déjà confisqué toutes les terres situées entre la route 90 et la frontière avec la Jordanie, qui appartenait autrefois aux familles de Fasayel. 

 

Aujourd’hui, Fasayel comprend 1500 habitants. L’eau arrive au village un jour sur quatre, et l’électricité ne fonctionne pas toujours bien. La majorité des habitants de Fasayel el Wosta et de Fasayel el Foqa élève des moutons et des chèvres, et produit du lait et du fromage. Mais une grande partie des habitants de Fasayel travaillent désormais dans les exploitations des colonies israéliennes, faute de pouvoir travailler sur leur terre, du fait du manque d’eau. Leurs condition de travail sont extrêmement difficiles : huit heures par jour, sous une chaleur souvent écrasante, sans couverture santé ni retraite, pour cinquante à soixante-dix shekels la journée. 

 

  1. La campagne de Jordan Valley Solidarity à Fasayel jusqu’à aujourd’hui

     

    Jordan Valley Solidarity a commencé sa campagne pour Fasayel en 2007. A cette époque, il n’y avait pas de connexion au réseau électrique, pas d’eau, il n’y avait aucune maison construite à Wosta et Foqa, et il n’y avait qu’une seule école, celle de Fasayel el Tahta. Lorsque nous nous sommes intéressés à ce village, nous avons commencé par une recherche auprès des gens, pour évaluer leurs besoins et comprendre leur situation, et pour leur expliquer qui nous étions et pourquoi nous étions ici. Puis les habitants ont décidé qu’il fallait construire une seconde école, à Fasayel el Foqa, et nous nous en sommes occupés. Nous l’avons construite avec des briques de terre, selon la tradition palestinienne. A l’époque nous n’étions pas des professionnels, cela a donc été très difficile, et il nous a fallu nous y reprendre à trois fois. Finalement, nous avons construit trois pièces, et nous avons pu l’ouvrir officiellement. Immédiatement, les Israéliens nous ont donné un ordre de démolition. Nous avons donc mené une campagne de communication auprès des médias et des politiques, afin de sauver cette école, et ça a marché! Aujourd’hui, cent-quatrevingt enfants y sont scolarisés.

     

    Suite à ce succès, les habitants de Fasayel nous ont fait confiance, et ont repris espoir. Nous avons ensuite construit une petite clinique, ouverte trois jours par semaine de 7h à 14h. En dehors de ces horaires, les gens doivent aller jusqu’à Jéricho en cas d’urgence, à une distance de vingt-cinq kilomètres (cinquante aller-retour), ce qui est très contraignant, d’autant qu’il n’y a pas de transport en commun reliant Fasayel aux villes palestiniennes. Puis nous avons établi une connexion à l’électricité et des tuyaux pour l’eau pour tout le village, avec l’aide de l’ambassade de Norvège. Enfin, nous avons construit plus de cinquante maisons en briques de terre, pour permettre aux gens de revenir au village. Grâce à cette campagne et à tous ces changements et améliorations de leurs conditions de vie, les gens de Fasayel ont retrouvé leur motivation à résister à l’occupation, et certains ont aujourd’hui reconstruit de vraies maisons à Fasayel el Foqa.

     

    Notre campagne pour Fasayel est une vraie réussite sur le long terme, mais il reste beaucoup à faire pour palier aux nombreux problèmes auxquels les gens doivent faire face quotidiennement. 

Pourquoi nous avons choisi Fasayel dans le cadre du projet de réhabilitation des terres agricoles dans la vallée du Jourdain 

Nous avons obtenu il y a quelques mois un permis pour creuser un nouveau puits à Fasayel el Foqa. Ce puits a été achevé le 2 mai 2014, ce qui signifie que nous pouvons désormais recultiver les terres du village. Dans le cadre du projet établi en partenariat entre Jordan Valley Solidarity, MAN et le Freedom and Justice Center de Beit Omar, consistant à réhabiliter les terres agricoles dans la vallée du Jourdain, nous allons donc financer et organiser la culture des terres de Fasayel el Foqa. Nous avons décidé, en accord avec les habitants, de travailler une terre, pour plusieurs familles. En effet, certaines familles ne possèdent pas de terrain cultivable, d’autres n’ont pas d’outils… 

Elles vivent dans des conditions très difficiles du fait de l’occupation israélienne. Les familles  qui bénéficieront de ce projet sont très pauvres, et ne reçoivent aucune aide extérieure. Elles n’ont pas accès à l’eau, conséquence de la politique israélienne de confiscation de l’eau, et la majorité d’entre elles ne possède pas de terres cultivables. 

 

Le projet

 

 

 

 

 

A. Objective

 

Réhabiliter les terres agricoles de Fasayel el Foqa en recultivant d’anciennes terres, aujourd’hui abandonnées du fait du manque d’eau et de moyens.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

B. Groupes cibles 

Critères de sélection

  • Familles marginalisée

  • Familles avec des revenus très bas ou sans revenus

  • Familles qui ne reçoivent aucune aide extérieure (de l’Etat, des ONG ou des organisations internationales)

  • Familles qui ont très peu de possessions (quelques moutons seulement)

  • Familles très affectées par la politique israélienne de confiscation de l’eau 

 

  • Familles bénéficiaires du projet 

 

  • Saad Fehme Qasim Nemer

  • Mohamad Khalil Mousa Tâmre

  • Fadia Râjeh Zein Edin

  • Soumeya Tâya Zin Edin

  • Youssef Salame Khalil Âbayat

  • Aemad Ali Salame Âbayat

  • Jamal Kamal Mohamad Jaroan

  • Mansour Mohamad Sawarka

     

    [La majorité d’entre elles vivent à Fasayel el Foqa]

     

 

  1. Etapes

Première étape : choisir les terres agricoles 

 

  • Pour les familles qui ont une terre : nous travaillerons sur ces terres directement

  • Pour les familles qui ne possèdent pas de terres : elles partageront la terre d’une familles qui en possède

  • Ex :  La famille de Saad possède une terre, qu’elle cultivera avec les familles de Mansour et de Jamal

  •  

     

    Seconde étape : réhabiliter les terres cultivables 

 

  • Les nettoyer de tous les débris et roches qui s’y trouvent (grâce à des ouvriers et à un bulldozer)

  • Construire des grillages tout autour (également avec l’aide d’ouvriers). Ces grillages seront tous achetés du même magasin (celui qui nous proposera le meilleur rapport qualité-prix).

     

 

  • Troisième étape : plantation 

 

  • Achat des arbres (olivier, grenadiers et dattiers) : nous les achèterons dans différents marchés. Une idée serait de faire des contrats avec les familles : elles pourraient acheter les arbres, et nous les rembourserons.

  • Plantation

     

     

    D. Résultats attendus

     

    Renforcement et unification de  la communauté au travers d’un travail agricole en commun.

     

    Redonner au village sa verdure passée signifie ramener vie et énergie, et surtout, permettre aux habitants qui travaillent actuellement dans les exploitations des colonies israéliennes de revenir travailler sur leurs terres à leur propre compte

     

    Si le village retrouve son dynamisme agricole, cela incitera les familles qui sont parties à revenir y vivre, et renforcera de ce fait la résistance populaire dans la vallée du Jourdain.

     

    Enfin, réhabiliter les terres agricoles permettra aux familles bénéficiaires du projet de vivre dans de meilleures conditions économiquement. 

 

Budget 

 

Matériel

Quantité

Prix à l’unité

Total (NIS)

Piquets en fer de 2 mètres

210

20

4 200

Piquets en fer de 3 mètres

6

70

420

Grillage

125 kg

11/kg

1 375

Grillage (autre)

9 kg

10/kg

90

Barbelés – 1,5m

28 rouleaux

373

9 436

Main d’oeuvre

 

 

3 360

Bulldozer

 

 

1 050

Arbres

5000

22

11000

Tuyeaux (petits, entre les arbres)

800 mètres

2/m

1 600

Tuyaux (grands, pour amener l’eau aux plantations)

180 mètres

5/m

900

Outils divers

 

 

650

 

 

TOTAL

34 081

 

 

 

Jordan Valley Solidarity mène actuellement un projet agricole de grande envergure avec les familles de Fasayel : la réhabilitation des terres agricoles, en friche depuis des années, désertifiées à cause des restrictions d’eau effectuées par Israël dans la région.

 

Il y a quelques dizaines d’années, le village de Fasayel possédait un puits et ses terres étaient verdoyantes et prospères. Les familles de Palestiniens y faisaient pousser bananes, citrons, raisins et dates.

 

Tout cela a radicalement changé lorsque Israël a occupé la Cisjordanie, à partir de 1967. Les Israéliens ont creusé trois puits à proximité de celui de Fasayel, et ont imposé des lois restreignant la profondeur des puits palestiniens à quelques dizaines de mètres. L’accès à l’eau devenant de plus en plus difficile, les vergers et les vignobles ont dépéri, et les populations palestiniennes de la vallée ont été contraintes de modifier leurs modes de vie. Ceux qui ont pu le faire sont devenus éleveurs, mais une grande majorité de famille n’ont eu d’autre choix que de travailler dans les colonies israéliennes illégales implantées dans la vallée.

 

En 2007, les choses ont commencé à changer lorsque la communauté s’est associée avec Jordan Valley Solidarity et des activistes internationaux pour construire une école à Fasayel al Foqa. Ce projet ayant été un succès, il fut suivi par la construction d’une clinique et de plus de cinquante maisons en briques de terre séchée. Récemment, nous avons raccordé le village au réseau électrique et aux conduites d’eau, mais l’approvisionnement est toujours extrêmement restreint par l’occupation.

 

Au début de l’année 2014, nous avons obtenu la permission de creuser un nouveau puits dans le village, ce qui rend aujourd’hui possible la réhabilitation des terres agricoles traditionnelles de Fasayel.

 

Huit familles du village se sont assemblées pour créer une coopérative agricole, dans le but de recommencer la culture des terres, avec le soutien du projet mené par Jordan Valley Solidarity en partenariat avec Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN), Center for Freedom and Justice (C4J), Association France-Palestine Solidarité (AFPS), Comité Palestine Israël Méditerranée et Pays de Châteaubriant.

 

Ce projet est essentiel, à la fois pour les habitants de Fasayel, mais aussi pour toutes les communautés palestiniennes de la vallée du Jourdain. Les colons israéliens de Tomer veulent récupérer les terres de Fasayel pour les cultiver. Ils ont déjà confisqué toutes les terres situées entre la route 90 et la frontière avec la Jordanie, qui appartenaient au familles de Fasayel.

 

En s’associant pour améliorer ensemble leur niveau de vie, les familles de Fasayel renforcent la motivation des communautés pour résister à l’occupation. Certaines familles ont eu le courage de reconstruire leur maison à Fasayel al Foqa, par exemple.

 

Notre campagne à Fasayel est un réel succès sur le long terme, mais beaucoup reste à faire pour résoudre tous les problèmes auxquels les habitants du village doivent faire face chaque jour.

 

Nous souhaitons inviter les activistes internationaux à se joindre à nous pour participer au projet, et être volontaires aux côtés des habitants de Fasayel.

 

Ce que vous pouvez faire :

 

  • Nous rendre visite à Fasayel, rencontrer les familles de la coopérative agricole, et informer à l’extérieur sur leur projet

  • Venir pour une période plus longue, et participer volontairement au travail dans la coopérative agricole

  • Venir en tant qu’observateur des droits de l’homme, pour produire des rapports sur les atteintes et exactions qui ont lieu chaque jour dans le cadre de la politique de nettoyage ethnique menée par l’occupation israélienne envers les communautés palestiniennes de la vallée du Jourdain

  • Être volontaire avec JVS pour soutenir d’autres communautés de la vallée du Jourdain au travers de nos autres projets

  • Faire une donation à Jordan Valley Solidarity pour soutenir nos projets auprès des communautés locales

  • Rejoindre la campagne pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions envers Israël

     

    Ci-dessous, les détails de notre projet de réhabilitation des terres agricoles de Fasayel :

     

     

Contexte et pertinence du projet

 

 

A. Fasayel : situation et histoire

 

Fasayel est un village d’agriculteurs et d’éleveurs palestiniens, installés ici depuis les années 1920. Le village se situe dans le gouvernorat de Jéricho, au sud de la vallée du Jourdain, et sa plus ancienne maison du village a quatre-vingts ans.

 

Le village est très étendu, sur 240 hectares. Il se divise en trois parties : Fasayel el Tahta, Fasayel el Wosta, Fasayel el Foqa. Autrefois, beaucoup de familles vivaient ici, elles cultivaient des bananes, des citrons, du raisin, des dattes… Elles possédaient un puits pour l’eau, construit avant 1967 avec un permis jordanien. Tout le village était verdoyant.

 

Puis les Israéliens à partir de 1967 ont occupé la vallée du Jourdain, et ont construit trois puits dans le village. Ils ont interdit aux Palestiniens de creuser à plus de cent-cinquante mètres de profondeur, et ont creusé juste à côté jusqu’à 800 mètres. De ce fait, le puits palestinien s’est trouvé asséché, et très vite la terre n’a plus été cultivable. Plus de cents familles ont donc quitté le village pour aller trouver du travail à Jéricho, Tubas ou Naplouse.

 

 

 

 

 
 

 


Fasayel el Foqa avec un puits israélien en arrière-plan

 

 

B. Situation actuelle

 

Depuis les accords d’Oslo, Fasayel est divisé en trois parties. Fasayel el Tahta est une zone B, sous contrôle mixte israélien et palestinien. Les maisons sont construites en matériaux solides, et il y a une école et une épicerie. Mais ce n’est qu’une petite partie du village. Fasayel el Wosta et Fasayel el Foqa sont en zone C, sous contrôle militaire et civil israélien. De ce fait, la situation y est plus compliquée. Six maisons sont menacées de démolition à Fasayel el  Foqa. Fasayel el Wosta est la partie du village qui vit dans les conditions les plus difficiles  : il y a dix ans, les Israéliens ont détruit toutes les maisons, trois fois dans le même mois. Quelques familles sont restées malgré tout, et vivent aujourd’hui dans des tentes ou baraques en tôle. Toutes ces habitations temporaires ont également reçu un ordre de démolition de la part des Israéliens, qui peuvent arriver à tout moment. Trois ont été démolies en avril 2014.  Cette situation extrêmement angoissante entraîne de nombreux troubles psychologiques chez les habitants, notamment les enfants et les femmes. Fasayel el Wosta est la cible principale des Israéliens car les colons de Tomer souhaitent récupérer cette terre pour la cultiver. Ils ont déjà confisqué toutes les terres situées entre la route 90 et la frontière avec la Jordanie, qui appartenait autrefois aux familles de Fasayel,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fasayel el Wosta

 

Aujourd’hui, Fasayel comprend 1500 habitants. L’eau arrive au village un jour sur quatre, et l’électricité ne fonctionne pas toujours bien. La majorité des habitants de Fasayel el Wosta et de Fasayel el Foqa élève des moutons et des chèvres, et produit du lait et du fromage. Mais une grande partie des habitants de Fasayel travaillent désormais dans les exploitations des colonies israéliennes, faute de pouvoir travailler sur leur terre, du fait du manque d’eau. Leurs condition de travail sont extrêmement difficiles : huit heures par jour, sous une chaleur souvent écrasante, sans couverture santé ni retraite, pour cinquante à soixante-dix shekels la journée.

 

 

  1. La campagne de Jordan Valley Solidarity à Fasayel jusqu’à aujourd’hui

     

    Jordan Valley Solidarity a commencé sa campagne pour Fasayel en 2007. A cette époque, il n’y avait pas de connexion au réseau électrique, pas d’eau, il n’y avait aucune maison construite à Wosta et Foqa, et il n’y avait qu’une seule école, celle de Fasayel el Tahta. Lorsque nous nous sommes intéressés à ce village, nous avons commencé par une recherche auprès des gens, pour évaluer leurs besoins et comprendre leur situation, et pour leur expliquer qui nous étions et pourquoi nous étions ici. Puis les habitants ont décidé qu’il fallait construire une seconde école, à Fasayel el Foqa, et nous nous en sommes occupés. Nous l’avons construite avec des briques de terre, selon la tradition palestinienne. A l’époque nous n’étions pas des professionnels, cela a donc été très difficile, et il nous a fallu nous y reprendre à trois fois. Finalement, nous avons construit trois pièces, et nous avons pu l’ouvrir officiellement. Immédiatement, les Israéliens nous ont donné un ordre de démolition. Nous avons donc mené une campagne de communication auprès des médias et des politiques, afin de sauver cette école, et ça a marché! Aujourd’hui, cent-quatrevingt enfants y sont scolarisés.

     

    Suite à ce succès, les habitants de Fasayel nous ont fait confiance, et ont repris espoir. Nous avons ensuite construit une petite clinique, ouverte trois jours par semaine de 7h à 14h. En dehors de ces horaires, les gens doivent aller jusqu’à Jéricho en cas d’urgence, à une distance de vingt-cinq kilomètres (cinquante aller-retour), ce qui est très contraignant, d’autant qu’il n’y a pas de transport en commun reliant Fasayel aux villes palestiniennes. Puis nous avons établi une connexion à l’électricité et des tuyaux pour l’eau pour tout le village, avec l’aide de l’ambassade de Norvège. Enfin, nous avons construit plus de cinquante maisons en briques de terre, pour permettre aux gens de revenir au village. Grâce à cette campagne et à tous ces changements et améliorations de leurs conditions de vie, les gens de Fasayel ont retrouvé leur motivation à résister à l’occupation, et certains ont aujourd’hui reconstruit de vraies maisons à Fasayel el Foqa.

    Notre campagne pour Fasayel est une vraie réussite sur le long terme, mais il reste beaucoup à faire pour palier aux nombreux problèmes auxquels les gens doivent faire face quotidiennement.

     

  1. Pourquoi nous avons choisi Fasayel dans le cadre du projet de réhabilitation des terres agricoles dans la vallée du Jourdain

     

     

    Nous avons obtenu il y a quelques mois un permis pour creuser un nouveau puits à Fasayel el Foqa. Ce puits a été achevé le 2 mai 2014, ce qui signifie que nous pouvons désormais recultiver les terres du village. Dans le cadre du projet établi en partenariat entre Jordan Valley Solidarity, MAN et le Freedom and Justice Center de Beit Omar, consistant à réhabiliter les terres agricoles dans la vallée du Jourdain, nous allons donc financer et organiser la culture des terres de Fasayel el Foqa. Nous avons décidé, en accord avec les habitants, de travailler une terre, pour plusieurs familles. En effet, certaines familles ne possèdent pas de terrain cultivable, d’autres n’ont pas d’outils…

     

    Elles vivent dans des conditions très difficiles du fait de l’occupation israélienne. Les familles  qui bénéficieront de ce projet sont très pauvres, et ne reçoivent aucune aide extérieure. Elles n’ont pas accès à l’eau, conséquence de la politique israélienne de confiscation de l’eau, et la majorité d’entre elles ne possède pas de terres cultivables.

     

     

Le projet

 

 

 

 
 

A. Objectif

 

Réhabiliter les terres agricoles de Fasayel el Foqa en recultivant d’anciennes terres, aujourd’hui abandonnées du fait du manque d’eau et de moyens.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


B. Groupes cibles

 

  • Critères de sélection

     

  • Familles marginalisée

  • Familles avec des revenus très bas ou sans revenus

  • Familles qui ne reçoivent aucune aide extérieure (de l’Etat, des ONG ou des organisations internationales)

  • Familles qui ont très peu de possessions (quelques moutons seulement)

  • Familles très affectées par la politique israélienne de confiscation de l’eau

     

  • Familles bénéficiaires du projet

     

  • Saad Fehme Qasim Nemer

  • Mohamad Khalil Mousa Tâmre

  • Fadia Râjeh Zein Edin

  • Soumeya Tâya Zin Edin

  • Youssef Salame Khalil Âbayat

  • Aemad Ali Salame Âbayat

  • Jamal Kamal Mohamad Jaroan

  • Mansour Mohamad Sawarka

     

    [La majorité d’entre elles vivent à Fasayel el Foqa]

     

     

  1. Etapes

     

  • Première étape : choisir les terres agricoles

     

  • Pour les familles qui ont une terre : nous travaillerons sur ces terres directement

  • Pour les familles qui ne possèdent pas de terres : elles partageront la terre d’une familles qui en possède

    Ex :  La famille de Saad possède une terre, qu’elle cultivera avec les familles de Mansour et de Jamal

     

     

     
     

     


    Terre cultivable à Fasayel el Foqa

     

     

     

  • Seconde étape : réhabiliter les terres cultivables

     

  • Les nettoyer de tous les débris et roches qui s’y trouvent (grâce à des ouvriers et à un bulldozer)

  • Construire des grillages tout autour (également avec l’aide d’ouvriers). Ces grillages seront tous achetés du même magasin (celui qui nous proposera le meilleur rapport qualité-prix).

     

     

     

  • Troisième étape : plantation

     

  • Achat des arbres (olivier, grenadiers et dattiers) : nous les achèterons dans différents marchés. Une idée serait de faire des contrats avec les familles : elles pourraient acheter les arbres, et nous les rembourserons.

  • Plantation

     

     

    D. Résultats attendus

     

    Renforcement et unification de  la communauté au travers d’un travail agricole en commun.

     

    Redonner au village sa verdure passée signifie ramener vie et énergie, et surtout, permettre aux habitants qui travaillent actuellement dans les exploitations des colonies israéliennes de revenir travailler sur leurs terres à leur propre compte

     

    Si le village retrouve son dynamisme agricole, cela incitera les familles qui sont parties à revenir y vivre, et renforcera de ce fait la résistance populaire dans la vallée du Jourdain.

     

    Enfin, réhabiliter les terres agricoles permettra aux familles bénéficiaires du projet de vivre dans de meilleures conditions économiquement.

     

     

Budget

 

Matériel

Quantité

Prix à l’unité

Total (NIS)

Piquets en fer de 2 mètres

210

20

4 200

Piquets en fer de 3 mètres

6

70

420

Grillage

125 kg

11/kg

1 375

Grillage (autre)

9 kg

10/kg

90

Barbelés – 1,5m

28 rouleaux

373

9 436

Main d’oeuvre

 

 

3 360

Bulldozer

 

 

1 050

Arbres

5000

22

11000

Tuyeaux (petits, entre les arbres)

800 mètres

2/m

1 600

Tuyaux (grands, pour amener l’eau aux plantations)

180 mètres

5/m

900

Outils divers

 

 

650

 

 

TOTAL

34 081