En février 2021, un projet de six mois financé par Oxfam et coordonné par le Comité de résistance populaire et la campagne de solidarité de la vallée du Jourdain a été lancé. Ce projet vise à fournir des connaissances sur les questions juridiques ainsi que des conseils concrets aux jeunes de la zone C afin de les aider à utiliser la loi et les moyens légaux pour protéger la terre des Palestiniens.

Début février, un premier atelier a été organisé. Dix-sept participants, certains membres et sympathisants du Mouvement de solidarité de la vallée du Jourdain et certains du sud d’Hébron Hill, se sont joints à la réunion organisée dans le centre communautaire de Bardala.

Des coordinateurs d’Oxfam et du Comité de résistance populaire étaient présents pour décrire le projet aux participants. Le projet est double: dans un premier temps, quatre ateliers autour de thèmes juridiques seront organisés dans les mois à venir. En outre, quinze jeunes auront l’opportunité de suivre une formation de trois mois dispensée par le Centre d’aide juridique et des droits de l’homme de Jérusalem (JLAC). Au cours de cette formation, ils travailleront en petits groupes, sous la direction de professionnels du JLAC, sur la documentation et la préparation des dossiers qui seront ensuite défendus devant les tribunaux israéliens par des avocats. Ils travailleront sur des cas auxquels ils sont eux-mêmes, leurs proches ou leur communauté confrontés.

Les deux orateurs ont expliqué aux participants comment les propriétaires devraient procéder pour enregistrer légalement leurs terres, quels moyens juridiques peuvent être mobilisés pour arrêter les démolitions de maisons et les confiscations de terres et comment protéger les droits des civils en recourant à la loi..

Les participants ont reçu une liste de contacts de professionnels auxquels ils peuvent s’adresser pour obtenir des conseils concernant l’enregistrement des terres de parents ou de voisins. Ils peuvent également contacter ces experts au cas où la terre de leur famille ou de leur voisin serait la cible des forces d’occupation ou des colons.

Le deuxième atelier a eu lieu le 20 février à Bardala; il a réuni 28 jeunes participants. La réunion était dirigée par un avocat du Centre d’aide juridique et des droits de l’homme de Jérusalem (JLAC). Il a expliqué aux participants comment Israël utilise la loi pour émettre des ordres de démolition et procéder à des démolitions – par exemple en affirmant qu’aucun permis de construire n’a été délivré – ou pour confisquer des biens ou des terres sous prétexte de «raisons de sécurité» ou d ’« usage militaire ». L’avocat a partagé quelques exemples de cas que son organisation a traités. Plus important encore, il a également expliqué aux jeunes comment la loi peut être utilisée concrètement pour empêcher ou retarder la démolition de maisons dont eux-mêmes ou leur communauté seraient menacés.

Pour assurer sa pérennité, l’un des objectifs du projet est de créer un Conseil des jeunes qui deviendra un partenaire actif d’Oxfam, de JVS et du Comité de résistance populaire. Le conseil sera impliqué dans le processus de prise de décision: il donnera par exemple son avis sur les cas à prioriser, comment les traiter, etc.