À la lumière des récents développements du conflit israélo-palestinien, le sort des Palestiniens de la vallée du Jourdain s’est considérablement aggravé. Sachant qu’il y a, au cours des six dernières années, une augmentation notable des agressions des colons contre la population civile en Cisjordanie, en particulier dans les zones classées C.
Selon un article publié sur le site Internet d’Israel National News le 12 octobre 2023, Yossi Dagan, président du Conseil des colonies dans le nord de la Cisjordanie occupée, a approuvé un accord d’armement visant à acquérir au moins 200 fusils d’assaut, dans le but de renforcer les unités de réserve au sein des colonies. Le gouvernement israélien a autorisé la distribution d’armes à feu à tous les colons. Simultanément, la Knesset israélienne a déclaré l’état d’urgence, accordant une carte blanche inquiétante pour l’élimination des individus suspects sans avertissement ni crainte de répercussions juridiques. Cette décision représente un réel danger, danger imminent pour les Palestiniens, surtout après la cessation des hostilités actives. Sur le terrain, cela se traduit par de terribles abus tels que des déplacements forcés, des attaques violentes en continu et des vols généralisés perpétrés contre la population palestinienne.

Dans ce climat d’incertitude et d’agression, la lutte pour la survie persiste au sein de diverses communautés palestiniennes, dans un contexte de déplacements, de pénurie d’eau et de difficultés économiques exacerbées par les hostilités en cours. Les forces d’occupation ont encore resserré leur emprise, expulsant des travailleurs palestiniens de Gaza qui se trouvaient en Israël, vers diverses villes de Cisjordanie, les laissant sans abri et économiquement bloqués. 

Alors que les tensions continuent de monter et que les efforts diplomatiques atteignent un point critique, la région vacille au bord du précipice. La communauté internationale reste étroitement engagée, suivant attentivement l’évolution de la situation et espérant ardemment qu’une solution pacifique à cette situation périlleuse et explosive sera trouvée. 

Les événements de ces derniers jours mettent en évidence l’escalade de la crise : 

  • La famille de Tariq Kaabneh a été déplacée de force de Khirbet Samra, dans le nord de la vallée du Jourdain, après avoir été sévèrement battue par des colons. Par la suite, la police israélienne a arrêté Tariq et a tenté de voler ses moutons et sa voiture en pretextant que celle-ci était de contrebande, avant de l’expulser vers la région de Maleh. 
  • À Al-Malihat, à l’est de Ramon, six familles ont été déplacées de force sous la menace des armes des colons. Ces familles étaient originaires d’Ain Al-Zaraa, près d’Al-Hamra, dans la vallée du Jourdain. 
  • La famille Abu Al-Kabash a été déplacée de la région de Hamra à la suite d’une violente attaque perpétrée par des colons. 
  • Une tentative déconcertante a été faite pour déplacer la famille persane d’Abu Khairy. Heureusement, grâce à la solidarité des habitants, il a réussi à rentrer chez lui, près de la colonie de Rotem, dans le nord de la vallée du Jourdain. 
  • À Wadi Al-Siq, 30 familles palestiniennes ont été déplacées de force sous la menace d’une arme, impuissants face au vol de leurs véhicules et de leur argent. On les a également empêchées de prendre leurs biens. 
  • Le corps de Zuhdi Ziad Al-Maghribi de Jéricho a été retrouvé vendredi dernier sauvagement abattu, après avoir été enlevé par des colons deux jours auparavant. 
  • Les travailleurs palestiniens de Gaza qui étaient employés en Israël ont été confrontés à des déportations massives vers diverses villes de Cisjordanie, et 620 d’entre eux sont actuellement bloqués dans le nord et le sud de la vallée du Jourdain, sans domicile ni travail. Leurs déplacements entre les villes palestiniennes ont été sévèrement limités en raison des barrières imposées à la fois par l’occupation et par les colons. 
  • Les postes de contrôle de l’armée d’occupation ont créé un environnement hostile, empêchant la libre circulation des citoyens dans la vallée du Jourdain. Seuls les résidents de la vallée du Jourdain sont autorisés à passer, sous réserve de fouilles et d’arrestations potentielles sur la base des détails de leur carte d’identité. 

Les communautés sont parfaitement conscientes de l’étape difficile à laquelle elles sont confrontées, luttant pour leur survie au milieu d’une guerre en cours contre les Bédouins et les groupes d’éleveurs. L’état d’urgence et les crimes incessants contre les enfants et les civils à Gaza sont exploités pour rendre la vie encore plus difficile aux Palestiniens sous occupation israélienne. Malgré l’adversité, la solidarité communautaire reste résiliente, comme en témoignent quatre rassemblements récents qui ont permis d’acheminer de l’eau depuis Bardala et Ain al-Bayda.