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Demolitions in Yarza, northern Jordan Valley, February 17, 2014 © Jaafar Ashtiyeh – AFP/File

Au nord de la vallée du Jourdain, à proximité de la ville de Tubas, se trouvent trois communautés agricoles : Yarza (4 familles), Ibzik (13 familles) et Samra (11 familles). Ces familles vivent sur leurs terres depuis des centaines d’années, certaines habitaient à l’origine dans des grottes sur les collines surplombant leurs maisons. Des maisons qui sont détruites régulièrement par l’armée israélienne : Yarza a été démolie cinq fois, la dernière fois étant en août 2014.

Le sol dans cette zone est jonché de munitions, en particulier de balles et de mines : c’est le résultat des exercices d’entraînement militaires réguliers de l’armée d’occupation israélienne. Il est illégal, selon le droit international, de pratiquer de tels exercices là où vivent des civils. Selon les activistes de Jordan Valley Solidarity, beaucoup d’habitants ont déjà été tués ou gravement blessés par ces exercices militaires. Parmi eux un père de trois enfants, qui voulait enterrer les mines pour sécuriser la communauté et qui a été tué par l’explosion de l’une d’elles.

La communauté locale, avec le soutien d’organisations telles que JVS, a demandé aide et protection à l’Autorité Palestinienne de Ramallah, en vain.

Dimanche 3 avril à 13h, les habitants de Yarza, Ibzik et Samra ont été une nouvelle fois notifiés par l’armée israélienne que des exercices d’entraînement auraient lieu pendant deux jours dans leurs communautés, à partir du lendemain (lundi 4 avril), et qu’il leur était interdit de sortir de chez eux durant cette période. Cependant, les entraînement ont commencé dès la nuit de dimanche à lundi.

Pendant ces deux jours, les enfants n’ont pas eu le droit de sortir pour aller à l’école, qui se trouve à Tubas à plusieurs kilomètres de là – la région où ils vivent est une « zone C », et aucune école n’existe à proximité.

Le 4 avril, deux volontaires internationaux d’International Solidarity Movement (ISM) se sont rendus à Yarza. Ils ont rapporté l’arrivée de plus de 200 soldats israéliens lourdement armés à bord de bus et de jeeps. Ce convoi a traversé les terres de la communauté, beaucoup à pieds, avant de prendre position sur une butte à 500 mètres de là et de commencer l’entraînement.

Les communautés palestiniennes de cette zone se sentent menacées et vulnérables face à de telles actions. Les enfants en particulier sont terrifiés par la présence des soldats de l’armée israélienne et par les fortes explosions lors des entraînements. Les habitants assurent qu’il existe de nombreuses autres zones inhabitées et éloignées où les soldats israéliens pourraient aller s’entraîner, plutôt que de se trouver aussi près d’habitations civiles, mettant fortement en danger les personnes y vivant.

Ces communautés assiégées par l’armée israélienne souffrent au quotidien de l’occupation : leurs réserves de nourritures et d’eau sont régulièrement confisquées, leurs maisons détruites, et pire encore, beaucoup de vies ont déjà été perdues du fait des exercices militaires réguliers.