Le 9 janvier 2016, Said Abu Al Wafa, 28 ans, et Mohammad Aiqab, 23 ans, se rendaient au travail, comme chaque jour. Said Abu Al Wafa, père de quatre enfants, était originaire du village d’Al Zawia, près de Jénine. Mohammad Aiqab, étudiant à l’université d’Al Quds, était originaire du village d’Al Jadida, également près de Jénine. Les deux hommes avaient l’habitude de traverser le checkpoint de Hamra deux fois par jour. Pour Said, aller travailler dans la vallée du Jourdain était le seul moyen de subvenir aux besoins de sa famille et de ses enfants. Aiqab quant à lui travaillait pour pouvoir payer ses études à l’université. Les deux hommes ont été tués par balle au checkpoint le 9 janvier.

Hamra checkpoint 17 Oct 2015

Selon la version donnée par les soldats israéliens à un journaliste, ils auraient fait feu en raison d’une menace importante sur leurs vies. Cependant, des témoins rapportent que les deux hommes étaient à l’arrêt avant de traverser le checkpoint, et attendaient de pouvoir passer avec d’autres ouvriers agricoles palestiniens quand il leur a été demandé de sortir de leur véhicule. C’est à ce moment-là qu’ils ont été tués de sang froid, recevant respectivement cinq et huit balles.Une ambulance est arrivée sur place dix minutes après les coups de feu, mais il leur a été interdit par les soldats d’approcher les blessés pour leur porter assistance, les laissant ainsi se vider de leur sang.

Même si la version des soldats était vraie, ils auraient pu tout simplement arrêter les deux hommes qu’ils jugeaient dangereux, au lieu d’utiliser ces moyens violents et disproportionnés qui leur ont coûté la vie. De plus, refuser le passage à une ambulance va à l’encontre du Droit international humanitaire.

Le stress psychologique enduré chaque jour par les travailleurs palestiniens dans la vallée du Jourdain ne peut pas continuer ainsi. L’armée d’occupation israélienne les prive de leurs droits humains les plus basiques et universels : le droit à la liberté de mouvement, le droit au travail, et le droit à la vie. L’armée israélienne agit comme si elle détenait des pouvoirs divins, choisissant qui peut vivre et qui doit mourir.

Ces deux nouveaux meurtres s’ajoutent aux autres Palestiniens tués au checkpoint de Hamra ces dernières années, raison pour laquelle il est surnommé « le checkpoint de la mort ». Ils ont été rapportés par Jordan Valley Solidarity ici et ici.