Destruction des habitations de trois familles palestiniennes dans la vallée du Jourdain par les forces israéliennes
A six heures ce matin à Ein Kozilia Jiflick, les maisons de trois frères de la famille Zetti Cottua Cosim, ainsi que les abris de leurs animaux, ont été détruites par l’armée israélienne.
C’est la neuvième fois qu’elles sont détruites de la sorte : la première fois en 2008, puis à trois reprises en 2012, et cinq fois depuis 2013. La dernière démolition par l’armée israélienne date d’il y a à peine un mois et demi. Au total vingt-trois membres de la famille vivaient dans ces trois maisons, dont des enfants en bas âge, le plus jeune ayant seulement deux mois.
Ces maisons sont la cible répétée de l’armée d’occupation israélienne car elles se trouvent proches d’une source d’eau naturelle, où la famille Cosim s’approvisionne en eau potable, et que les forces d’occupation veulent confisquer.
En tant qu’habitants de la vallée du Jourdain, nous nous sommes rendus auprès de ces familles ce matin après le départ des soldats. D’autres volontaires internationaux d’EAPPI étaient déjà présents pour apporter leur soutien.
Nous avons évoqué avec le père des trois frères dont les maisons ont été démolies la possibilité de demander une aide judiciaire. Mais il nous a répondu qu’il est, selon la loi israelienne, uniquement possible de geler temporairement un ordre de démolition. Jusqu’à présent, concernant les habitations situées dans la vallée du Jourdain, il n’a jamais été possible de faire annuler ces décisions par la Cour de justice.
Lorsque nous lui avons demandé la façon la plus adéquate de les soutenir, il nous a répondu qu’ils auraient besoin d’aide pour reconstruire un abri pour les animaux, afin qu’ils ne puissent pas se disperser, et pour les protéger du soleil. Nous ferons de notre mieux pour aider ces familles dans les semaines qui viennent.
Avant de repartir, des volontaires internationaux ont aidé à reconstruire la route menant aux maisons de la famille Casim, que l’armée israélienne avait détruite au bulldozer à deux reprises.
Nous avons enfin demandé au père de famille s’il considérait la possibilité de partir. Mais, malgré de telles conditions de vie, et la récurrence des attaques et harcèlements de la part des forces d’occupation, il nous a assuré qu’ils ne bougeraient pas.
A l’instar des autres communautés de la vallée du Jourdain, et de la Palestine dans son ensemble, rester vivre sur ses terres, en dépit de toutes les stratégies mises en œuvre par l’armée israélienne pour les faire fuir, est l’action la plus ferme pour les habitants palestiniens de résistance par la non violence à l’occupation.