De nouveaux déplacements de populations sous prétexte d’entraînements militaires
Très tôt le matin du 11 novembre, la route d’Allon au nord de Hamra a été contrôlée par des checkpoints volants et des arrêts de l’armée, le trafic a été interrompu pour étendre les tronçons de route aux convois militaires. Les résidents ont indiqué qu’à des moments les deux check points d’Hamra et Tayasir ont été complètement fermés. Alors que le trafic militaire circulait, et même le fossé du côté nord de la route Allon a été ouvert à des endroits supplémentaires pour faciliter les entraînements. Les communautés Palestiniennes du nord de la Vallée du Jourdain ont été entièrement isolées, déplacées et forcées de subir des exercices militaires sur leurs terres.
Alors que des familles avaient temporairement quitté leurs foyers, elles se sont retrouvées des heures sous la pluie et dans le froid, craignant les répercussions encourues s’ils ne suivaient pas les ordres des Forces d’Occupation Israéliennes (FOI). D’autres familles sont restées dans leurs maisons, au vu de l’ampleur des manœuvres qui se sont déroulées tout au long de la journée jusqu’au soir. Les membres de la communauté à Khirbet Humsa se sont refugiés dans les environs d‘Al Hadidiya, tandis que les familles de Ras al Ahmar ont dû se rendre à Khirbet Atuf. Comme les ordres émis aux communautés, le 8 Novembre, les exercices ont été effectués dans la partie nord de la vallée du Jourdain, affectant de nombreuses communautés, y compris Ras al Ahmar, Khirbet Humsa et Al Maleh.
Dans tout le nord de la Vallée du Jourdain, de grands réservoirs, des avions militaires, des hélicoptères, des troupes innombrables à pied et à bord de jeeps militaires, ainsi que d’autres véhicules se sont été déplacés dans les environs des maisons, comme si les terres palestiniennes étaient leur arrière-cour, où ils pouvaient aller et venir comme ils le souhaitaient. De plus, les communautés ont dû supporter le son des tirs, de fortes détonations et des explosions, des essais de missiles et le bruit retentissant d’infanterie se déplaçant de part en part sur leurs terres. Bien que les véhicules des soldats soient retournés à leurs bases autour de 17 heures, l’entraînement a continué, avec des hélicoptères qui ont survolé la Vallée du Jourdain affirmant ainsi leur contrôle et créant un climat d’intimidation.
A Ras al Ahmar, une vingtaine de familles ont été évacuées par les FOI à 6h du matin. Ils ont passé la journée à Khirbet Atuf avant de retourner chez eux dans la soirée. Le 6 Novembre, ils avaient reçu l’ordre d’évacuer la zone à des fins d’entraînement militaire – certains seulement pour la journée du 11 Novembre, les autres pour tous les jours entre 6 heures-18 heures pendant les trois semaines suivantes.
A Al-Maleh, les habitants sont en permanence déplacés suite à des entraînements militaires qui font partie de la campagne des FOI afin d’expulser tous les Palestiniens de la Zone C. Saleman Najadeh, résident d’Al Maleh, explique que cette communauté, située en dessous d’une base militaire, est quotidiennement confrontée à des problèmes avec les FOI. Ces derniers jours, sa famille a été obligée de passer d’une partie d’Al Maleh, plus proche du check point de Tayasir, à une zone de l’autre côté du village. Il ajoute qu’avec la pluie de ces derniers jours, et particulièrement ce 11 Novembre, le déplacement a eu un impact énorme sur la famille, leur santé, et également leur bétail, qui est leur principale source de revenus.