Appel à soutien et action : aidez nous à empêcher la démolition de maisons palestiniennes à Al Hadidiya
La communauté palestinienne d’Al Hadidiya est de nouveau sous la menace d’un ordre de démolition pour ses maisons. Agissez pour empêcher ce nettoyage ethnique !
Les maisons de quatre familles sont menacées et pourraient être détruites à tout moment. Cette communauté a déjà subi des démolitions de maisons plus d’une dizaine de fois entre 1997 et 2011. En juin 2011 par exemple, l’armée israélienne a démoli treize structures, laissant plus de cinquante personnes sans logement ou dans des situations précaires, dont des enfants et des personnes âgées. La communauté avait reconstruit ces maisons avec l’aide de Jordan Valley Solidarity, mais elles se trouvent une nouvelle fois sous la menace d’un ordre de démolition.
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La communauté d’Al Hadidiya avait été soutenue par une campagne internationale, avec l’aide d’Amnesty International et de nombreuses autres ONG.
Quelques mois plus tard, le 10 novembre 2011, les forces de l’occupation israélienne ont délivré à Al Hadidiya un nouvel ordre de démolition pour dix-sept structures (neuf maisons et huit abris pour animaux). Depuis cette date, les démolitions n’avaient pas eu lieu, car la communauté avait alors contré cet ordre en justice. Cependant, le 22 février 2015, Tawfiq Jabareen, l’avocat en charge de cette affaire, leur a téléphoné pour leur annoncer que les ordres de démolition pour les abris d’animaux et les maisons de quatre familles avaient été autorisés par la Cour de Justice. Depuis, les familles de Hazi Abid Arahim, Ali Mohammad Bsharat, Mohammad Ali Beni Odeh et Lutvi Mohammad Fehad vivent avec la peur de voir leurs maisons détruites à tout moment.
Contexte
Avant l’occupation de la vallée du Jourdain en 1967, Al Hadidiya était une communauté prospère. Elle comptait environ cent-soixante familles, qui vivaient dans des maisons traditionnelles, construites en pierres. En 1997, ces familles ont été expulsées de leurs terres, et n’eurent d’autre choix que de s’installer quelques kilomètres plus loin, dans un campement de fortune. A partir de ce moment-là et depuis dix-huit ans, elles ont été contraintes de se déplacer ainsi, car les autorités de l’occupation leur refusaient systématiquement le droit de construire des structures permanentes, d’accéder à l’eau potable, à l’électricité, de construire une école, une clinique ou encore une route. Petit à petit, les familles d’Al Hadidiya sont parties, faute de ressources pour vivre. Celles qui sont restées continuent de faire face aux autorités de l’occupation et résistent par la non-violence en refusant de quitter leurs terres, où elles s’efforcent de poursuivre l’élevage de moutons, de chèvres et de poulets, et fabriquent du fromage pour gagner de quoi vivre.
Cette communauté est victime de la politique israélienne de nettoyage ethnique. Lorsque les ordres de démolition ont été délivrés en 2011, il ne restait que quatorze familles à Al Hadidiya. Aujourd’hui, elles ne sont plus que douze. La terre sur laquelle elles vivent aujourd’hui a été déclarée « zone de tirs militaires » par les forces de l’occupation, et des entraînements militaires – mettant en œuvre soldats, artillerie lourde et munitions létales – prennent régulièrement place à seulement une centaine de mètres de leurs maisons. Depuis quelques années, une base militaire les surplombe depuis la colline voisine, et les colonies israéliennes illégales de Ro’i et de Bega’ot les encerclent, après avoir confisqué 300 hectares de terres arables.
Ce que vous pouvez faire :
Nous faisons appel à tous nos amis pour agir et soutenir la communauté d’Al Hadidiya.
- Venez vivre sur place avec les familles d’Al Hadidiya, dans la vallée du Jourdain, en Palestine, afin de les soutenir par votre présence (voir notre page « volonteering » pour plus d’informations)
- Faites un don pour nous aider à reconstruire les maisons d’Al Hadidiya dans la perspective d’une démolition prochaine (voir notre page « donate » pour plus d’informations)
- Écrivez à vos élus politiques ! Demandez-leur de s’adresser au Ministre des Affaires Étrangères pour l’inciter à exercer une pression sur les autorités israéliennes, afin d’empêcher les démolitions à Al Hadidiya, ainsi que dans l’ensemble de la vallée du Jourdain
- Prenez contact avec toute organisation ou association dont vous seriez membres (comme Amnesty International, un syndicat, un groupe religieux…) et demandez-leur de prendre la parole pour le droit des enfants et le droit d’accès aux ressources vitales dans le nord de la vallée du Jourdain.
Plus de détails sur Al Hadidiya :
(Source : traduit de l’anglais depuis un article de l’association Btselem http://www.btselem.org/jordan_valley/al_hadidiyeh)
Le village d’Al Hadidiya est situé dans le nord de la vallée du Jourdain, près de la colonie de Ro’i, sur une terre appartenant à la ville palestinienne de Tubas. La communauté compte environ quatre vingt-dix habitants, qui vivent d’élevage et d’agriculture. Le village n’est pas raccordé au réseau d’eau et sa consommation d’eau moyenne est de vingt litres par personne et par jour – bien en-deçà des 100 litres par personne par jour recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé . Le village est coupé de tout accès à l’eau courante malgré sa proximité avec les installations de la compagnie Mekorot (la société nationale de l’eau israélienne) , qui fournissent de l’eau aux colonies israéliennes voisines de Ro’i et de Beqa’ot . L’attribution d’eau journalière par personne dans ces colonies , pour un usage domestique seul, est de plus de 460 litres – au moins 23 fois la consommation journalière et individuelle d’eau à Al – Hadidiya .
Avant l’occupation israélienne de la Cisjordanie, les habitants d’al-Hadidiya vivaient quelques kilomètres à l’est de l’emplacement actuel du village, mais le site a été déclaré « zone de tir », et les résidents ont reçu l’ordre de le quitter en 1997. Une pétition déposée à la Haute Cour de la Justice contre l’expulsion des familles d’al-Hadidiye a été rejetée en 2003, et elles ont été forcés de partir. Mais cela n’a pas arrêté l’Administration civile israélienne, qui a émis des ordres de démolition pour les structures construites sur le nouvel emplacement, prétextant que ces terres étaient arables et qu’on ne devait donc pas y vivre. Une nouvelle pétition déposée par les villageois en mars 2004 contre cette politique à leur encontre a été rejetée en décembre 2006, suite au refus de la Cours d’intervenir contre les décisions de l’Administration civile. Les juges ont accepté les arguments présentés par l’armée et l’administration civile pour faire de l’évacuation d’al-Hadidiya une priorité : un argument de sécurité, car le village serait trop proche de la colonie israélienne Ro’i, et un second argument fondée sur la crainte que les tentes précaires des villageois seraient en fait « les débuts d’un village », et iraient donc à l’encontre du zonage agricole de la région.