Dans la vallée du Jourdain, comme ailleurs, résister, c’est exister!

Lauriane, invitée par notre groupe, dans le cadre de la journée de soutien au peuple palestinien, nous en a fait la démonstration, avec un diaporama très éloquent.

La vallée du Jourdain est déclarée en Zone C depuis 1993, c’est-à-dire qu’elle est entièrement contrôlée par Israël. Camps militaires et zones de tir sont installés tout près des populations

L’installation de colonies résulte d’une politique d’État bien organisée, qui s’apparente à un nettoyage ethnique: De 300000 en 1967, les palestiniens de cette zone ne sont plus que 60000! Tout est fait pour les décourager…

Démolitions de maisons, destructions de routes, de systèmes hydrauliques, intimidations (mort de cheval), cette « terreur » se produit avec le soutien de la police et de l’armée…

La vallée du Jourdain était le grenier de la Palestine, elle est devenue le grenier….d’Israël. Des cultures intensives de grosses dattes  Metchoul (grâce à l’eau saumâtre), de fleurs, de poivrons, etc..  dégagent 135 millions de dollars par an, et se retrouvent à 98% en Europe! Nous sommes donc concernés au premier chef!!

Israël est maître de l’eau : 162 puits palestiniens ont été fermés depuis 40ans. Les rives du Jourdain ne sont plus accessibles et même le lieu du baptême du Christ est interdit…Un comble: les Palestiniens doivent acheter leur propre eau et en respectant de sévères quotas.

Les Bédouins constituent une population vulnérable, sans titre de propriété: leur campement d’hiver ou d’été peut être détruit d’une saison à l’autre. Israël a la volonté de les regrouper près de Jéricho, dans une sorte de « ghetto ».

La photo montre le QG du mouvement « Jordan Valley Solidarity », composé de 2 permanents, et fonctionnant avec beaucoup d’internationaux (50 par roulement). Le dromadaire s’appelle Sandra, fournit du lait et aura bientôt un petit: tout un symbole !!

La construction d’écoles est tout aussi symbolique car il s’agit de permettre aux enfants de continuer à vivre dans leur région. Comme la plantation de dattiers, c’est une façon d’enraciner la population sur sa propre terre; 7 kms de canalisations en plastique, en provenance d’un village situé en zone A, ont été nécessaires pour irriguer les jeunes plants.

La construction en briques de terre fait partie de la tradition du pays; elles ont 2 autres avantages: un faible coût et une bonne capacité d’isolation (c’est bien quand il fait 45° dehors!).

De plus, les colons hésitent davantage à démolir des constructions en dur, surtout quand plus de 400 volontaires issus de plus de 10 pays se sont relayés pour bâtir un centre de jeunes, par exemple…

Merci à Lauriane de nous avoir montré avec conviction les réalisations du mouvement auquel elle adhère. Ce projet rencontre un écho médiatique croissant, en Israël (journal Haaretz), en Belgique, aux Etats-Unis (The Economist) mais aussi en France (Lauriane a piloté les journalistes de France 2). Nous sommes tous invités à aller la retrouver là-bas, sur le terrain.