Des militants palestiniens et internationaux arrêtés, battus et maltraités par des soldats israéliens lors d’une marche dans la vallée du Jourdain
Le mercredi 3 Avril 2019 neuf personnes, dont six Palestiniens et trois internationaux ont été arrêtés par des soldats israéliens et ont ensuite été détenus pendant plus de 24 heures où ils étaient battus et insultés. Une Palestinienne est toujours détenue par la police israélienne.
Le groupe se promenait dans la vallée du Jourdain dans la matinée depuis le village d’Ein Al-Heloue et se terminant près de la route 90 lorsqu’ils ont été interrompus par des soldats israéliens qui ont entouré le groupe et leur on jeté des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes. Trois jeeps de l’armée israélienne sont arrivées pour arrêter les marcheurs, qui faisaient partie d’un groupe plus important d’environ 40 à 50 marcheurs de la région. Deux Palestiniennes ont été blessées dans la violence et ont dû recevoir des soins médicaux pour cause d’inhalation de gaz lacrymogène. Après avoir quitté les lieux où les militaires israéliens s’étaient rassemblés pour affronter le groupe de marche, 6 Palestiniens et 3 internationaux, de France, d’Italie et du Canada, ont été arrêtés par un autre commandant israélien ; Et les yeux bandés et mains attachées ont été emmenés dans une base militaire à proximité.
Leurs mains étaient liées par des liens à glissière et ils ont gardé les yeux bandés le reste de leur détention. Ils croient qu’ils ont été emmenés à la base militaire de Hamdat dans la vallée du Jourdain. Leurs passeports, téléphones et autres biens ont été saisis par les soldats et ils n’ont eu aucun contact extérieur pendant presque 30 heures au total. Les soldats israéliens ont ensuite battu les Palestiniens dans cette même pièce où les 9 détenus se trouvaient. Lina, une jeune femme française de 25 ans qui faisait partie des personnes arrêtées, a déclaré que l’un des hommes les plus âgés, Abu Nasser de Naplouse, avait été emmené dans une pièce à coté et battu violemment. Il protestait en chantant des chants de résistance palestiniens. Les autres détenus l’ont entendu crier alors qu’il était agressivement battu avec des chaises jusqu’à ce qu’il tombe inconscient pendant une demi-heure. Quand il est retourné dans la pièce, son visage était complètement couvert par des tissus pour l’empêcher de voir ainsi que de parler. Pendant ce temps, aucun n’a reçu de traitement médical. Un des Palestiniens a été libéré cette nuit là pour problème cardiaque et manque de médicament dans le camp militaire mais les autres sont restés en détention. Pendant ce temps, ils n’ont reçu ni nourriture ni couvertures et ont toujours les yeux bandés, les mains liées.
En tant qu’organisation palestinienne de défense des droits des prisonniers, note Addameer dans ce rapport , les forces israéliennes continuent de recourir régulièrement à la torture des détenus sous leur garde, malgré les interdictions internationales contre le recours à la torture. Les groupes de défense des droits humains comme Al-Haq et B’tselem ainsi que Addameer ont documenté des abus et des actes de torture en détention israélienne. Aujourd’hui, un prisonnier palestinien détenu dans les prisons israéliennes a annoncé une grève de la faim coordonnée pour attirer l’attention sur la répression, la violence et les mauvaises conditions dans les prisons israéliennes. Il y a actuellement plus de cinq mille prisonniers politiques dans les prisons israéliennes. Les Palestiniens vivant dans la vallée du Jourdain sont fréquemment pris pour cible par les forces israéliennes pour harcèlement et violence, y compris l’arrestation, dans le cadre d’une tentative de démoralisation de la résistance palestinienne pacifique à l’occupation dans la vallée, dont la plupart relèvent de la zone C, ou d’un contrôle militaire et civil israélien complet . Récemment, une action pacifique de plantation d’arbres dans la vallée du Jourdain a encore une fois rencontré la violence israélienne de l’armée .
De plus, il est illégal pour l’armée israélienne de détenir des internationaux pendant plus de 4 heures, et les Français, les Italiens et les Canadiens détenus à la base militaire n’étaient pas en détention légale et auraient dû être transférés à la police israélienne, qui peut légalement détenir des étrangers ressortissants pendant 24h maximum. Le groupe de détenus n’a été placé en garde à vue que 12 heures environ après son arrestation, en plein milieu de la nuit, sans avoir été prévenu de l’endroit où ils étaient transférés.Après quelques heures dans le poste de police, les internationaux ont été autorisés à parler à un avocat pour la première fois au téléphone. Les détenus palestiniens ont vu leur droit d’accès à un avocat refusé. Le système d’apartheid légal en Cisjordanie occupée signifie que si les Palestiniens sont soumis au droit militaire israélien, les colons israéliens et les ressortissants étrangers sont couverts par le droit civil israélien. En outre, il est difficile de savoir pourquoi ce groupe était détenu, et on ne leur a pas dit pour quelles raisons ils avaient été arrêtés. Pendant toute la durée de détention, tant avec l’armée que la police, le groupe n’a reçu aucune nourriture. Après enfin plus de 24h depuis leur arrestation, et beaucoup de demande, de la nourriture leur a été offerte. Mais n’étant pas autorisés à retirer les fermetures à glissière qui leur liaient les mains, ils ont refusé de manger en signe de protestation contre ces mauvais traitements. La plupart des membres du groupe ont été libérés après 27 heures sans inculpation, et pour la première fois, ils ont pu retirer leurs bandeaux et leurs cravates. Une Palestinienne est restée en garde à vue sans inculpation pendant plusieurs jours et a été libérée une semaine après, quand elle eut payé 10 000 shekels israéliens aux occupations israéliennes.
Plus de ressources ici :