Ibziq « rien ne nous empêchera d’éduquer nos enfants »
Le 23 octobre 2018, les forces d’occupation ont démoli une partie de l’école communautaire mixte Ibzi1.
Nos volontaires internationaux se sont rendus à l’école dès qu’ils ont entendu parler d’une attaque contre une autre communauté locale. Voici leur rapport :
« Ce matin, nous avons reçu un appel de l’école mixte Ibziq, dans le nord de la vallée du Jourdain, disant que les forces d’occupation étaient dans l’enceinte. En tant que volontaires internationaux, nous nous sommes immédiatement dirigés vers l’école avec Rashid, coordinateur de Jordan Valley Solidarity.
Après avoir conduit pendant 20 minutes sur un chemin de terre difficilement accessible, nous sommes arrivés pour apprendre que l’armée avait quitté l’école après avoir démoli une structure de type cabine portable qui était utilisée pour deux salles de classe supplémentaires. À notre arrivée, Raed, leur professeur, donnait à quatre enfants un cours de mathématiques en plein air »
L’école Ibziq est située sur une colline à l’extérieur du village qui est située dans la zone C, près du mur d’apartheid. Le village est privé d’eau et d’électricité. Le bâtiment principal de l’école a 200 ans et était autrefois une maison familiale. L’année dernière, la famille a fait don du bâtiment pour l’utiliser comme école. Actuellement, il y a vingt-cinq élèves et quatre enseignants – trois femmes et un homme.
L’armée d’occupation avait été à l’école la semaine précédente, en donnant deux ordres le 22 Octobre, juste un jour avant la démolition, ne donnant pas au village le temps nécessaire pour demander de l’ aide juridique ou interjeter appel des ordonnances. Un des document était un arrêté de travail et l’autre était un avis concernant la construction de sites archéologiques.
Aujourd’hui (23 Octobre 2018), le directeur de l’école, Faris Daragmeh, était seul avec un chauffeur à l’ extérieur des bâtiments scolaires quand environ 50 soldats des forces d’ occupation israéliennes sont arrivés avec un bulldozer et un camion. Certains soldats ont été déployés pour empêcher les élèves de rester autour de l’école et les autres ont soutenu le groupe de démolition. Les soldats étaient agressifs envers Faris et ont confisqué son téléphone portable pour l’empêcher de contacter le ministère de l’Éducation à Ramallah.
Un certain nombre d’ONG, sous l’égide de l’Union européenne, ont financé l’extension de l’école. Sa destruction est clairement contraire au droit international des droits de l’homme qui garantit le droit de tous les enfants à une éducation. La communauté, le directeur et les enseignants de l’école Ibziq sont déterminés à ce que la reconstruction de cette extension nécessaire se poursuive. Ils ont déclaré: «Nous appelons les gouvernements internationaux et leurs ONG à faire pression sur les forces d’occupation israéliennes pour qu’elles cessent d’empêcher nos enfants de recevoir une éducation».
Plus tard dans la journée, il y a eu une réunion communautaire à laquelle ont participé le maire ainsi que le directeur de l’éducation, des représentants de l’OLP et de la télévision palestinienne, au cours de laquelle il a été convenu à l’unanimité que la destruction d’une extension de l’école de remplacement devait être empêchée. Raed a parlé pour eux tous en disant: «Rien ne nous empêchera d’éduquer nos enfants. Nous reconstruirons et résisterons, même si nous sommes les derniers à rester debout! »