Des bombes à fragmentation laissées dans la Vallée suite aux entraînements militaires israéliens
La journée du 21 juillet a débuté comme toutes les autres pour Rami Mohammed Al Jediya. Tôt le matin, il a rassemblé ses brebis et a quitté son village, Fasayil al Wusta, pour se rendre dans les montagnes afin d’y passer la journée avec le troupeau familial. Il était accompagné de son frère, tous deux ne se doutaient pas de la tragédie qui les attendait.
Ils poursuivaient leur route à travers les montagnes, sillonnant des chemins qu’ils ont toujours eu l’habitude d’emprunter, jusqu’à ce qu’ils atteignent Wadi al Ahmar. Le long du chemin, Rami âgé de onze ans, a repéré quelque chose qui a attiré son attention. C’était inhabituel pour lui de trouver un objet aussi loin dans les montagnes, il se baissa, par curiosité, pour le ramasser. A ses yeux, l’objet ressemblait à un ballon de football, rond et solide. Tout excité de sa découverte, il l’a jeté en l’air. Ce geste a changé sa vie pour toujours. Dès qu’il a quitté sa main, son nouveau jouet a explosé en mille morceaux, des fragments se sont incrustés dans sa cuisse et l’os de sa hanche. Le nouveau jouet de Rami n’était rien de moins qu’une bombe non activée, laissée à la suite d’un entraînement militaire de l’armée israélienne dans la région. Le garçon a été ramené de la montagne dans les bras de son père qui l’a emmené d’urgence à l’hôpital de Jéricho. Pendant 5 jours, Rami y est resté, avec des éclats d’obus incrustés si profondément dans sa jambe que les médecins ont été incapables de les retirer en totalité.
Comme ce fut le cas pour l’accident de Rami, aucun organisme officiel n’a payé les frais d’hospitalisation engendrés et personne n’a été tenu pour responsable de ce crime touchant un enfant innocent.
Les montagnes de la Vallée du Jourdain, où les bergers palestiniens font paître leur bétail, sont en passe de devenir un dépotoir d’armes utilisées ou non, laissées suite aux entraînements militaires israéliens. Souvent les enfants ramassent les bombes lacrymogènes utilisées pour jouer avec. Des enfants ont été arrêtés en possession de tels objets, Israël les accusant de détenir des armes, qui, une fois en possession de Palestiniens, deviennent un crime puni d’arrestation.
Les bergers plus âgés de la Vallée du Jourdain expliquent qu’ils trouvent souvent sur leur chemin des restes d’entraînements militaires israéliens dans les montagnes. Ils savent qu’ils ne doivent pas y toucher alors que les enfants eux, n’ont pas toujours conscience que ces objets, qui attisent tant leur curiosité, représentent un tel danger. Il n’y a aucune signalisation dans la zone indiquant la présence de bombes non activées, car celles-ci sont dispersées au hasard dans la Vallée du Jourdain et n’importe quel passant peut en rencontrer une sur son chemin.